En divorce, sans expertise contradictoire, le juge n’a qu’une vérité: la seule pièce chiffrée.
Journaliste : Mme T., racontez-nous où vous en êtes aujourd’hui.
Mme T. : Je suis en instance de divorce, une période où chaque décision peut avoir de lourdes conséquences. C’est notamment le cas pour l’expertise immobilière en divorce, un point qui est devenu central dans ma situation. Moi, je reste dans notre appartement au bas de la Libération, avec nos deux enfants. Sur la base des éléments fournis au dossier, notamment un avis de valeur de la partie adverse, le tribunal a ordonné la mise en vente du logement. Je ne sais pas quel prix nous en obtiendrons réellement, ni où je pourrai me reloger avec les enfants. C’est l’angoisse au quotidien.
Journaliste : Vous parlez d’un dossier où ne figurait qu’un seul avis de valeur.
Que s’est-il passé exactement ?
Mme T. : L’autre partie a déposé un avis de valeur réalisé par une agence située à 20 km, ce qui m’a semblé étrange et m’a fait douter de son impartialité. De mon côté, la personne qui me représente m’a conseillé de négocier plutôt que de commander ma propre expertise. N’ayant pas de compétence en procédure, j’ai suivi ce conseil. Aujourd’hui, je comprends que le juge a dû statuer avec les seuls éléments dont il disposait. Faute d’une contre-expertise amiable produite au bon moment pour équilibrer le débat, la balance a penché.
Journaliste : Quelles sont les conséquences concrètes, ici et maintenant ?
Mme T. : D’abord, je dois organiser la mise en vente. Ensuite, l’estimation qui a été retenue comme base de travail me semble élevée. Si le prix de vente réel, celui du marché, s’avère inférieur, la moitié qui me reviendra risque de ne pas suffire pour trouver un logement adéquat pour moi et les enfants. Cela signifie un déménagement forcé, un changement d’école, et la perte de tous nos repères. Je risque de perdre ma stabilité et celle de mes enfants, et c’est très dur à accepter.
Journaliste : Vous évoquez aussi la dimension économique des recours. Pouvez-vous préciser ?
Mme T. : Oui. J’ai demandé conseil après l’audience, mais la procédure suit son cours. On peut toujours demander une expertise maintenant, mais à ce stade, c’est complexe. Engager une procédure d’appel pour contester la décision sur ce point engendre des frais d’avocat supplémentaires importants. Le temps que la justice suive son cours, la vente aura peut-être déjà eu lieu. Le coût et le délai risquent finalement de rendre toute contestation vaine.
Journaliste : Pensez-vous qu’une expertise immobilière en divorce, si elle avait été produite plus tôt, aurait changé le cours des choses ?
Mme T. : Sans aucun doute. Un rapport d’expertise amiable, rédigé par un expert indépendant, aurait apporté un document technique et motivé au dossier. Le juge aurait alors eu deux visions chiffrées et argumentées. Face à une divergence, il aurait pu mieux apprécier la situation, voire décider d’ordonner lui-même une expertise judiciaire pour trancher. Au lieu de cela, il n’y avait qu’un seul son de cloche. J’ai cru que négocier suffirait. Aujourd’hui, je mesure l’écart entre un simple avis commercial et une analyse d’expert. Et cet écart, il coûte très cher.
Journaliste : Quelle est votre émotion dominante aujourd’hui ?
Mme T. : De la colère, et beaucoup d’inquiétude. On m’avait dit que négocier serait plus rapide. Mais aujourd’hui je dois partir, et mes enfants vont perdre leur cadre. On me parle d’« équilibre financier », mais ce mot ne rend pas la réalité d’un déménagement subi avec deux enfants. C’est un vrai traumatisme.
Journaliste : Quel message voudriez-vous adresser à une personne qui se trouve dans une situation similaire ?
Mme T. : Ne sous-estimez jamais l’importance de la preuve. Si la valeur d’un bien immobilier est un enjeu, faites réaliser votre propre expertise amiable. Oui, cela coûte. Mais le coût d’un rapport d’expert est souvent inférieur à la perte que vous risquez en l’absence d’un débat contradictoire. » N’attendez pas d’être mis devant le fait accompli pour agir. Anticipez.
Journaliste : En conclusion, quels sont les enseignements concrets de votre expérience ?
Mme T. : D’abord, la preuve technique compte. Ensuite, faites attention à qui vous écoutez et n’hésitez pas à solliciter l’avis de différents professionnels : votre avocat est un stratège juridique, mais un expert immobilier apporte une compétence technique distincte et complémentaire. Enfin, penser « économiser » sur une expertise immobilière en divorce au départ peut coûter très cher ensuite. Pour moi, c’est une leçon douloureuse..
En procédure familiale et besoin d’un d’une évaluation ? Le Cabinet Riposo réalise des expertises en valeur vénale défendables devant les tribunaux. Obtenez un diagnostic fiable pour sécuriser votre partage.
Note importante :
Ce témoignage est authentique, basé sur le récit d’une cliente réelle. Dans le respect absolu de son anonymat et du secret professionnel, tous les éléments permettant une identification directe ou indirecte (noms, lieux, montants) ont été volontairement modifiés.
Ce cas est partagé à titre informatif. Il ne constitue en aucun cas un conseil juridique ou une expertise personnalisée, car chaque situation est unique et nécessite une analyse spécifique.
