Comment, sans expertise, elle n’aurait jamais osé racheter la part de son mari

Entretien d’un Journaliste avec “Emily Carter”
Journaliste. Emily, au moment où vous m’appelez, qu’est-ce qui vous fait dire que la situation déraille ?
Emily Carter. L’estimation produite par mon mari. Elle vient d’une agence qui n’est pas de Cannes et qui le connaît personnellement. Elle valorise notre appartement plus de 40 % au-dessus de ce que je vois autour de chez moi. Et le juge de première instance l’a validée… Je n’avais aucune chance de racheter ses 50 % à ce prix.
Journaliste. Concrètement, que signifiait ce chiffre pour vous ?
Emily. Une soulte impossible à financer, même avec un très bon dossier bancaire. J’élevais le risque de devoir vendre le logement familial alors que j’y vis encore. J’avais l’impression qu’un document unique, mal calé, allait décider de tout.
Journaliste. Pourquoi contester une estimation paraît si difficile pour un non-spécialiste ?
Emily. Parce que “c’est écrit”. On croit que c’est une vérité. Et puis il y a le choc de la décision : quand un juge retient ce document, on se dit que c’est fini. Moi, je ne savais pas qu’en partage on doit regarder la valeur au plus près du partage (ce que les juristes appellent la date de référence) et qu’une expertise peut être ordonnée pour établir des faits plutôt que des impressions.
Journaliste. Qu’est-ce qui change quand on entre en mode “expertise” ?
Emily. Le cadre. On fixe la bonne date de référence, on se limite au micro-secteur cannois (pas une ville voisine), on collecte des comparables récents réellement comparables (surface, étage, vue, état, période). On décrit l’occupation (j’y habite) et l’état réel (parfait état, pas de travaux majeurs). Tout est sourcé et reproductible. Ça retire la subjectivité.
Journaliste. Parlez-moi du moment de bascule.
Emily. Quand j’ai vu, noir sur blanc, trois ventes récentes dans mon périmètre immédiat, avec les mêmes caractéristiques, et des photos. L’écart avec l’avis initial sautait aux yeux. À partir de là, la discussion a quitté le terrain de l’opinion pour celui des preuves.
Journaliste. Comment le juge et le notaire s’insèrent dans ce processus ?
Emily. Le juge a encadré l’expertise ; le notaire a servi d’atelier d’apaisement : ventilation des droits, simulation de soulte, calendrier. On a remplacé un chiffre contesté par une valeur motivée juridiquement opposable (méthode + pièces). Ça a ouvert la porte à une solution amiable.
Journaliste. Et votre mari, comment a-t-il réagi à la révision de valeur ?
Emily. Il a résisté au début, puis il a compris que la référence devait être locale et actuelle. Face aux comparables et à la méthode, il n’y avait plus d’argument solide pour maintenir +40 %. On est sortis du bras de fer.
Journaliste. Qu’avez-vous négocié, précisément ?
Emily. Une valeur révisée alignée sur le marché de Cannes à la date retenue, la soulte recalculée en conséquence, et un calendrier compatible avec mon financement. Rien d’exotique : juste l’application de règles simples, expliquées clairement.
Journaliste. Un an plus tard, qu’est-ce qui a changé pour vous ?
Emily. J’ai racheté les 50 %. J’ai un financement soutenable, plus de menace de revente forcée. Et surtout, un dossier propre : si on me demande “pourquoi ce prix ?”, je peux le démontrer.
Journaliste. Si vous deviez donner un conseil à quelqu’un dans la même situation ?
Emily. Ne pas rester avec un seul papier hors secteur. Exiger une valeur datée et locale, comprendre les critères (comparables, état, occupation), demander l’expertise si le doute persiste. On ne discute pas des opinions, on documente les faits.
Journaliste. La plus grande idée reçue que cette affaire a balayée ?
Emily. “Une estimation est une vérité.” Non : c’est une hypothèse. La vérité se construit avec méthode et preuves.
L’avis de l’expert — Ce qu’il faut retenir
- Toujours dater la valeur : en partage, la référence se fixe au plus près du partage (principe de temporalité).
- Le local prime : comparables du même micro-secteur et de même période, caractéristiques alignées (surface/étage/vue/état).
- État & occupation comptent : un bien occupé ou en parfait état ne se valorise pas comme un bien vacant ou à rénover.
- Procédure de preuve : l’expertise sert à établir des faits quand les pièces sont contradictoires ou insuffisantes.
- Sortie par le haut : une valeur motivée et opposable sécurise la négociation et évite un second contentieux.
Vous vous reconnaissez dans cette situation ? Le Cabinet Riposo peut vous éclairer en amont, en toute neutralité.
